Bientôt les quilts-météo en Alsace !

Aujourd’hui lundi 6 septembre, c’est J – 10 !

2020, avec son élégante parure de chiffres joliment agencés, fut une année que personne n’oubliera, pour une raison que nous n’aurions jamais imaginée : une pandémie mondiale, digne des plus fous scénarios hollywoodiens ou des écrivains les plus originaux – ce dont nous nous serions bien passé.

2020 en patchwork appliqué, vu par Kristine

Dans ce contexte, mon idée de prendre date du dérèglement climatique en faisant un quilt-météo 2020 est passée au second plan. Et pourtant, en France, nous avons effectivement souffert de la chaleur et de la sécheresse l’année dernière : cela se voit bien avec des records enregistrés en couleurs sur nos quilts ! A vrai dire, celles qui le font à leur tour, jour après jour, cette année, n’ont pas du tout le même résultat estival : pas de température exceptionnelle à l’horizon 2021. Ce sont les aléas de la météo justement, le temps qu’il fait peut s’éloigner ponctuellement des rails de la moyenne, dans un sens ou un autre. Quand on observe le climat, il faut plus qu’un exemple, plus qu’une année.

Le climat est ce à quoi on peut s’attendre, le temps est ce que nous avons.
Mark Twain.

La météo est une science qui permet de connaître le temps qu’il aurait dû faire.🙃
 Philippe Bouvard

Je reviendrai un jour sur ce sujet qui me préoccupe tellement.

La Terre est bleue comme une Orange

Pendant le premier confinement, j’avais suivi le challenge France Patchwork Ensemble malgré tout. La couleur orange m’avait rappelé le célèbre vers d’Éluard et inspiré les mots Fragile et Audace, vous pouvez relire l’article ici.

Rencontre poétique entre Paul Éluard et Antonio Machado.

Ce que je n’avais pas dit, c’est que Bee Évelyne avait aussi brodé ce vers de Paul Éluard sur son projet de quilt-météo ! Il accompagne une strophe d’Antonio Machado. Ces deux poètes illustrent la double culture de mon amie. Je me permets d’ajouter ici ma traduction de ce magnifique poème espagnol, qui évoque les longues marches qu’Évelyne affectionne tant mais aussi le chemin de la vie que chacun se crée :

Toi qui marches, ce sont tes traces
qui forment le chemin, et rien d’autre.
Toi qui marches, il n’y a pas de chemin,
le chemin, on le trace en marchant.
En marchant on trace des chemins,
et lorsqu’on regarde en arrière,
on aperçoit un sentier sur lequel jamais plus
on ne marchera de nouveau.
Toi qui marches, il n’y a pas de chemin,
Juste des sillages sur la mer.

Antonio Machado,
extrait de Proverbios y cantares, Campos de Castilla, 1917

Il existe probablement de meilleures traductions que la mienne… On peut traduire Caminante par Voyageur, Marcheur ou bien Cheminant… J’ai opté pour Toi qui marches.

Sous la sphère poétique, des expressions françaises multicolores…

Évelyne est une personne souriante, piquante, ne se prenant pas au sérieux et pourtant toujours si juste, si sensitive, si pertinente. Son quilt est comme elle, original, personnel, unique ! Elle a suivi les tendances des températures mais a privilégié la météo de sa vie au fil des jours, en parallèle avec les phases de la Lune, comme un hommage à la féminité. Sa carrière au service de la santé des femmes et leurs bébés – en maternité en milieu hospitalier – n’est pas un hasard non plus…

Si vous voyez des jours en tissus imprimés d’abeilles, c’est que c’est une journée de Ruche des Quilteuses, mais certaines broderies sont des jalons du chemin de sa vie, et nous n’en saurons guère plus…

Ce quilt a été sélectionné pour sa beauté et son originalité, comme les 29 autres quilts-météo 2020 que vous découvrirez dans une dizaine de jours au Val d’Argent !

L’étiquette au dos résume tout !

Val d’Argent…

Ce si joli nom désigne une des plus longues vallées des Vosges côté alsacien ; l’exploitation des mines depuis le Xe siècle (argent, cuivre, arsenic, cobalt, plomb…) a profondément marqué la vie locale. La vallée est aussi une des régions les plus boisées de France, atout majeur pour le tourisme. Et, au hasard des balades, on peut approcher des sites naguère consacrés à des pratiques druidiques…

Mais ce qui fait que le Carrefour Européen du Patchwork existe au Val d’Argent, c’est la célébration des 300 ans du mouvement religieux Amish à Sainte-Marie-aux-Mines en 1993, avec l’exposition de la collection de quilts amish du collectionneur Jacques Légeret. Les Amish, communauté chrétienne issue d’Anabaptistes suisses et alsaciens, vivaient dans des fermes de cette vallée, avant de décider d’émigrer vers le Nouveau Monde, pour y jouir d’une plus grande liberté d’exercer leur religion. C’est en Amérique que les femmes commenceront à créer des quilts au cours du XIXe siècle à partir des tissus de laines teints, les mêmes que pour leurs vêtements. Ce sujet passionnant est longuement traité dans les livres de Jacques Légeret, que je vous recommande chaleureusement. Un dossier sur les Amish se trouve également sur le site du CEP.

Après le succès planétaire de cette exposition en 1993, le Carrefour Européen du Patchwork s’est développé et accueille chaque année une sélection de ce qui se fait de mieux dans le monde des Arts Textiles. Vous pouvez trouver le programme complet 2021 sur le site du CEP : expositions, conférences, cours, espace commercial bien sûr aussi…

C’est pourquoi je suis tellement honorée de présenter la première exposition mondiale de Temperature quilts, rebaptisés quilts-météo en français ! Elle vous séduira par sa créativité et la qualité de ses réalisations.

Les quilts-météo de 29 quilteuses et un quilteur seront exposés lors du Carrefour Européen du Patchwork à Rombach-le-Franc, du 16 au 19 septembre – 9h30-18h.

J’assurerai une visite guidée tous les matins à 10 heures en français, avec la possibilité d’un dialogue questions-réponses en anglais et en allemand. Solidarité du groupe : les visiteurs feront connaissance avec plusieurs exposantes qui offriront de leur temps pour me permettre d’aller aussi visiter les autres expositions… Merci à chacune 🥰

J – 10 !

Inévitablement se pose la question des conditions sanitaires. Vous pourrez entrer dans les salles d’expositions avec votre ticket d’entrée ainsi que votre pass sanitaire (tous les détails sur internet). Nous veillerons à ce que, malgré ces contraintes, la bonne humeur soit au rendez-vous ! Nous avons tant besoin de nous rencontrer de nouveau et d’admirer des choses qui nous font vibrer ! Et franchement il me tarde de retrouver l’Alsace avec mes amies qui y vivent… et toutes celles qui se déplaceront 🌞

Bien sûr, nous passerons en revue d’autres quilts-météo dans les prochaines semaines !
Mais vous le savez, rien ne vaut de LES VOIR EN VRAI !!
A bientôt, Katell

Voyage textile : dans le Tarn…

Un peu partout en France, je rencontre des quilteuses modestes et pourtant si créatives ! Il me tarde de reprendre la route pour faire encore et encore de belles rencontres… C’est à Lacaze que j’ai retrouvé des Can’canettes, d’un club de patchwork du nord de Castres (Tarn).

Il y a 30-40 ans, on ne concevait l’usage des unis que pour faire des quilts Amish ou séminoles. Seules quelques rares artistes, dans les années 80-90, osaient l’uni sans ces références. Et puis les quilts modernes sont arrivés et tout a changé, on ne se pose même plus la question ! Mais c’est justement par le Séminole que Claudine, une Can’canette, a commencé ses aventures en unis, il y a quelques années :

Seminole de Claudine Bize (81)

Quand on commence avec les unis, on ne s’arrête plus ! Leur couleur tranche bien plus de leur voisine, l’effet est visible de bien plus loin.

Claudine m’avait raconté son attachement à Frida Kahlo (elle aussi… notre muse à toutes ?) et j’ai été tout de suite intéressée quand elle m’a dit avoir fait un quilt en son hommage lors du premier confinement… Nous avons été nombreuses à avoir une fièvre du patch pendant ces 55 jours d’isolement, voici le résultat chez Claudine :

N’est-ce pas splendide ? Frida y su casa azul, par Claudine Bize, 2020.

Quand on achète quelques tissus pour un projet, parfois il nous en manque mais bien plus souvent, nous avons des restes, petites et grandes chutes… Alors vite, un quilt scrappy, avec d’autres restes unis et faux-unis !!

Il est très beau ! Certains quilts amish sont bien proches de celui-ci. Laissant parler son intuition et ses lectures, Claudine l’a appelé Tout n’est pas noir

À force de vouloir m’abriter en toi, j’ai perdu de vue que c’était toi, l’orage. Que c’est de toi que j’aurais dû vouloir m’abriter. Mais qui a envie de vivre abrité des orages? Et tout ça n’est pas triste, mi amor, parce que rien n’est noir, absolument rien.
Claire Berest, Rien n’est noir

Vous pouvez retrouver divers articles que j’ai écrits sur Frida par ici comprenant des liens vers d’autres blogs comme ArtisAnne, qui ne se détache pas non plus de cette icône… Et souvenons-nous que cette artiste a souffert physiquement toute sa vie, mais elle n’a cessé de proclamer, jusque dans son dernier tableau : Viva la Vida !

Viva la Vida, Frida Kahlo, 1954

Un peu de musique ? Viva la Vida toujours, qui se souvient du titre de Michel Fugain, plein d’optimisme et de soleil avec ses accords brésiliens ou caraïbéens ?

Plus récent, un tout autre genre, Viva la Vida par Coldplay, dont la musique est sublime ! Le thème est plus énigmatique, mélangeant des impressions bibliques, de la chute de l’empire romain, des révolutions françaises, des guérillas dans leur ensemble… Ce mélange me fait penser au grand succès français Dans la Vallée de la Tribu de Dana, je n’y comprends pas tout, j’ai beaucoup d’images en tête et je suis happée par la musique (d’après une musique traditionnelle bretonne reprise par Alan Stivell) !

Mais pourquoi le tableau de Delacroix comme pochette de disque ?

La Liberté guidant le Peuple, par Eugène Delacroix, 1830, en commémoration de la Révolution de juillet, appelée aussi Les Trois Glorieuses (malgré 1 000 morts et 5 000 blessés) qui destitua Charles X .

Le choix de ce tableau s’est fait après de nombreux autres essais, celui-ci « fonctionnait » bien pour symboliser des révolutions en général, la chanson racontant la chute d’un roi et la victoire populaire. De plus, la belle énergie de Frida Kahlo qui inscrivit cette incantation sur sa dernière toile, n’est pas étrangère à ce choix graphique et au titre (Viva la vida n’est pas prononcée dans la chanson)…

Moi aussi pendant un des confinements, je me suis accrochée à la force de Frida… Un quilt bavard, complètement fou mais qui m’a fait du bien, faisant partie d’un thème en commun avec mes amies Abeilles, dont je vous parlerai prochainement !

Merci Claudine de m’avoir permis de publier ces quilts !
Avec toi, disons bien fort : Viva la Vida !
Portez-vous le mieux possible, avec espoir malgré tout,
Katell

PS : suite à quelques cafouillages techniques de ma part, il est possible que vous n’ayez pas reçu le dernier article dans sa version définitive : la voici ! Aussi, les dernières notifications d’articles sont arrivées dans les SPAMS de certains d’entre vous, j’en suis désolée : il faut alors cliquer « non-spam » et tout entrera dans l’ordre.

OH! Gwen

Je vous l’ai déjà dit, le conte pour enfants de Valériane Leblond The Quilt m’a séduite. Il raconte avec poésie l’arrachement d’une famille du Pays de Galles aux alentours de 1900 vers une vie meilleure, vers leur Terre Promise, les États-Unis. Et bien sûr, il est question d’un quilt.

Une suite impromptue s’est imposée à moi comme dans un rêve, tandis que je préparais mon quilt Diabolical Jane ; la petite Gwen a grandi dans le pays qui est désormais le sien. La famille Lewis vit dans une vallée fertile non loin de l’Ohio River. Leurs voisins sont les Jones, Llywelyn et Enid, avec leurs trois grands fils Rhian, Brieg et Dylan.

Ma petite suite n’aura jamais le charme du conte de Valériane, il y manque ses merveilleuses illustrations et sa touche bien à elle. Pour ne pas rendre la lecture trop aride, je l’ai tout de même agrémentée de quelques images, parfois décalées.
Redevenons enfant le temps de cette lecture, tout devient possible, voyageons dans l’espace et le temps grâce aux simples mots, c’est ma seule ambition !

Katell


Ceci est une fiction. Toute ressemblance a un sens…

Juin 1909

Bien sûr, je me sens bien chez moi, dans la vallée où mes parents ont choisi de s’installer quand j’étais toute petite. J’ai appris à lire, écrire et compter dans la petite école rouge située à un mile de chez nous. Mon petit frère Tom, 11 ans, y va encore le matin, mais ce qui lui plaît, c’est le travail à la ferme. Père commence à se faire vieux, il a mal partout ; Tom reprendra les terres cultivées de notre famille. La ferme Lewis a bien grandi depuis notre arrivée voilà 12 ans et nos légumes se vendent bien au marché de la ville voisine, à Marietta.

Ce que j’aime le plus, c’est lire de belles histoires… et coudre : la voisine et meilleure amie de Mère, Enid Jones, m’a appris à faire des vêtements, les ajuster pour les rendre bien seyants. J’aimerais devenir modiste en ville, ou bien vendre des livres.

Mère et moi avons découvert ensemble, grâce au Cercle de Femmes Galloises animé un vendredi par mois par Enid Jones, comment faire du patchwork à l’américaine. Oh c’est très intéressant, au lieu de coudre de grandes pièces en médaillon comme au Pays de Galles, nous pouvons utiliser des tas de petits bouts de tissus variés que nous organisons en blocs. Un bloc, c’est une petite unité de patchwork qu’on assemble à d’autres similaires. C’est très beau et très moderne !

Comme le montre Valériane Leblond sur cette peinture, les quilts traditionnels du Pays de Galles sont le plus souvent montés en médaillon (on tourne autour d’un centre, agrandissant ainsi le top). Noir et rouge étaient des couleurs très populaires. Cependant, les liens étroits entre les USA et le Pays de Galles font que certains blocs sont utilisés aussi en Europe au XIXe siècle.
Quilt patriotique américain en rouge, blanc et bleu, avec 20 variantes d’Étoiles de l’Ohio (changement de tissus uniquement)

Septembre 1909

Le mois dernier, le jour de mes 17 ans, ma vie a changé. Je ne suis plus une jeune fille insouciante depuis que Dylan, le troisième fils de nos voisins Llywelyn et Enid Jones, m’a déclaré qu’il souhaitait faire sa vie avec moi – et moi aussi, car je l’apprécie depuis toujours ! Oh je sens que je deviens adulte ! Nous avons beaucoup parlé, nous nous sommes découverts autres que les simples enfants que nous fûmes, courant dans les bois alentour, jouant dans la grange, courant après les poules… Nous avons déclaré nos intentions à nos parents, ils en étaient heureux mais ne semblaient pas surpris ! Le mariage se fera donc en avril prochain, au moment où les hirondelles reviennent nicher dans la grange.

Si moi je sais que j’aime les livres et les tissus, Dylan sait qu’il veut aller vivre dans une ville moderne… et dans l’Ouest. Oh quelle idée aventureuse, ça me fait un peu peur. Jamais je n’y aurais pensé, mais après tout pourquoi pas ? Dylan voudrait aller aussi loin qu’au bout de la terre, au bord de l’Océan de l’Ouest. Il avait lu que San Francisco était une belle ville… avant le terrible séisme d’il y a 3 ans. Trois milles morts, a-t-on lu dans le Marietta Times… Oh non, je ne veux pas vivre là où tremble la terre ! Aller vers l’Ouest, je veux bien, mais un peu moins loin quand même…

San Francisco en ruine après le séisme de 1906

Je lis le Marietta Times presque tous les jours, mais en décalé, car c’est Dylan qui le reçoit et me le cède après l’avoir lu. Je fais la lecture à Mère qui ne voit plus très bien et qui n’a jamais su lire d’ailleurs.

Jane Seymour dans Dr Quinn, Femme médecin, une série télévisée à grand succès.

Oh Mère, une femme médecin a exercé pendant 42 ans dans le Colorado et elle vient de mourir. Elle était très connue et appréciée, disent-ils dans le journal. Je n’ai jamais vu de femme médecin, comment est-ce possible ? Crois-tu que nous puissions être aussi intelligentes que les hommes ? Moi je crois que oui. Dylan est un homme intelligent, mais parfois il dit des choses bêtement comiques !

– Ma Gwen, c’est un secret encore bien gardé… Tu verras, Dylan croira diriger sa vie mais c’est toi qui le conduiras où tu veux si tu t’y prends bien. Mais dis-moi, ton mariage va vite arriver, Enid a prévu une réunion du Cercle le 15 du mois prochain pour commencer ensemble ton quilt de mariage. Réfléchis-y, tu es assez douée pour choisir ton bloc et animer le Cercle cette fois-ci. Enid est sûre que tu te débrouilleras parfaitement.

Oh, tant de choses à prévoir. Puisque je ne veux pas aller à San Francisco, il faut que je propose une autre destination à Dylan. Alors je réfléchis. Oh la femme médecin vivait à Colorado Springs, ce doit être une bien belle ville pour que les gens acceptent de se faire soigner par une femme !

Quant au quilt de mariage, j’ai ma petite idée. La semaine dernière, j’ai vu dans la gazette un bloc qui s’appelle « l’étoile de Jane« . Un nom banal pour une bien belle étoile. Mon quilt de mariage sera l’occasion d’utiliser le magnifique coupon de tissu de coton que j’ai reçu pour mes 15 ans : 4 yards du plus beau bleu indigo que je connaisse, en coton de l’Alabama ! Oh j’imagine bien les étoiles de Jane en divers tissus jaunes sur le fond indigo ! Oh que je suis heureuse de ces préparatifs !

Je vais donc demander à chaque quilteuse d’apporter des tissus jaunes de leur panier de chutes. Je vais leur préparer les gabarits en carton, un carré de trois inch pour le centre et les coins du bloc, puis un triangle pour faire les pointes d’étoiles, à couper en jaune et indigo. Chaque étoile fera donc 9 inch et pour ma Pluie d’étoiles, je souhaiterais avoir 6 rangées de 5 blocs. Trente étoiles, n’est-ce pas trop demander au Cercle ? Je dois voir avec Enid.

110 ans plus tard, la communauté des quilteuses aime toujours les étoiles de l’Ohio jaunes sur fond indigo (ici premier bloc de la Pluie d’Étoiles de Michelle Braun, challenge FP, novembre 2020)

Oh et je sais comment j’appellerai ce bloc d’étoile : OH Star ! Il paraît que je dis oh à tout bout de champ. L’aviez-vous remarqué ? Oui, vraiment ? Au début, je faisais exprès, car nous habitons dans l’État de l’Ohio et ça me faisait rire, OH ! 

Novembre 1909

Partir sitôt mariée, au moment où les hirondelles reviendront nicher dans la grange, en ai-je vraiment envie ? Je suis bien attirée par la vie moderne en ville, et Marietta, tout près de chez nous, c’est déjà bien, non ? J’aime tellement me promener le long de l’Ohio et rêver en voyant les bateaux à fond plat qui vont vers l’Ouest, aller chercher des livres à la bibliothèque, acheter des tissus à la mercerie générale. Marietta, c’est un bien joli nom pour une ville ! C’était ici un territoire français jusqu’en 1803 ; Marietta fut baptisée en l’honneur de Marie-Antoinette, la pauvre Reine que des Français ont décapitée, quelle horreur.

Décembre 1909

J’ai assemblé les trente étoiles et je commence le quilting. Oh zut, flûte et crotte de bique, un tissu jaune a été cousu à l’envers ! Faut-il tout défaire ? Qui donc a mal fait son travail ? Je remarque soudain que c’est un tissu de Mère et ma colère tombe. Oh la pauvre, sa vue baisse encore. Et puis elle a toujours dit qu’elle préférait coudre la flanelle de laine plutôt que le coton, car on ne peut pas se tromper, il n’y a ni endroit ni envers. Alors je vais garder cette petite erreur et je crois bien que ce bloc sera mon préféré, quand je me blottirai dans ce quilt, loin de Mère, là-bas dans l’Ouest.

Février 1910

L’hiver fait rage. Après la neige, c’est la pluie. L’Ohio River est sortie de son lit et les inondations sont impressionnantes à Marietta. Cela arrive tous les 2 ou 3 ans, c’est terriblement décourageant. Heureusement, notre maison est assez loin de l’Ohio, mais ça me rappelle les dévastations après la tornade en 1902, le toit de notre grange avait eu un gros trou et tout dedans fut anéanti. Je déteste la terre qui tremble, je déteste les tornades, je déteste les inondations. Je déteste ressentir les douleurs des autres, même inconnus. J’ai si peur de la violence de la nature et des hommes.

Tornade à Marietta le 25 juin 1902.
La Poste de Marietta au bord de l’Ohio, le 1er février 1910.
La rue principale, inondation de 1910
Pont de chemin de fer effondré à Marietta, 1910

Mars 1910

Si nous partons vraiment vers l’Ouest, pourquoi pas Colorado Springs ? Dylan et moi en avons longuement parlé, c’est presque décidé ! Je suis allée me renseigner à Marietta et c’est finalement bien simple d’y aller en temps normal : de Marietta on va jusqu’à Saint-Louis (Missouri) soit en bateau sur l’Ohio, soit en train, et là on a un autre train vers Denver (Colorado), Springs est la gare juste avant cette grande ville. Mais avec le pont de chemin de fer de Marietta emporté lors de l’inondation et la rivière encore non navigable, il faudra aller prendre le train à Athens, terminus temporaire des trains vers l’Ouest, le temps de la reconstruction.

Gwen a consulté ce panneau de la Baltimore-Ohio Railroad. Le train de cette Compagnie va bien jusqu’à Saint-Louis, la Porte vers l’Ouest.
La suite du voyage se fera avec la Missouri Pacific Railway Company.
Nikola Tesla dans son laboratoire expérimental de Colorado Springs. Cet homme était un génie.

Dylan veut bâtir des maisons en bois ou en pierre, mais des maisons modernes. A Colorado Springs, on peut avoir l’eau qui coule d’un robinet chez soi ! De plus en plus, les gens modernes ont une pièce consacrée à la toilette. Pour l’électricité, il faudra attendre, malgré les célèbres expériences très bizarres de l’inventeur Nikola Tesla à Colorado Springs il y a 10 ans, qui cherchait le moyen de transmettre l’électricité partout dans le monde à bas coût. Ce sont autant de domaines qui enthousiasment Dylan. Il faudra travailler dur, mais Dylan est un pur-sang gallois, ça ne lui fait pas peur et en ville, on trouve toujours du travail quand on est fort et courageux. Après avoir beaucoup lu sur le sujet, il est d’accord d’aller dans les montagnes, à Colorado Springs, il a confiance en moi et en sa bonne étoile (de l’Ohio ?).

Mes parents m’ont fait quitter notre terre natale par nécessité et c’était la même histoire, tristement banale, pour les Jones et tant de compatriotes. Nous sommes venus en Ohio parce que la communauté galloise permet de faciliter l’installation en nous réconfortant avec nos petites habitudes, nos fêtes, notre langue, notre cuisine. L’autre communauté la plus proche est Amish, ils sont très gentils mais un peu vieux jeu : au lieu de faire des quilts américains modernes en coton, les femmes préfèrent coudre des couvertures qui ressemblent à mon bon vieux cwilt du Pays de Galles, en flanelle de laine, tout en utilisant cependant les blocs américains.

Quilt amish en flanelle de laine du début du 20e siècle. Le log cabin est fait avec 5 couleurs, tout en subtilité.
Charles Ingalls jouant du fiddle, le violon, populaire en Irlande et au Pays de Galles

L’hiver se termine, mon quilting aussi. Il sera prêt pour le mariage. J’entends Dylan qui s’entraîne à jouer au fiddle avec ses frères, il sait que j’adore danser !

Avril 1910

Les hirondelles sont arrivées pour nicher dans la grange. Dylan et moi sommes unis et heureux, notre voyage vers l’Ouest est imminent. Notre communauté galloise est chaleureuse, mais elle ne correspond pas à la vie dont nous rêvons tous deux. Quand nous serons installés à Colorado Springs, je ferai un nouveau quilt, il s’appellera Jane-quelque-chose, parce qu’après tout L’étoile de Jane, qui illustre le début de ma vie d’adulte, ce n’était pas mal du tout comme nom de bloc. Selon mon humeur, je l’appellerai peut-être Dear Jane, Calamity jane ou Diabolical Jane, comme si le quilt était pour une secrète amie ou une sœur que je n’ai pas eue, qui serait fière et rebelle… Oh j’y mettrai beaucoup de tissus fleuris, très modernes ! Colorado Springs attire les artistes par son climat sec et la beauté de son paysage, je suis sûre que j’y trouverai aussi de beaux cotons américains pour mes quilts.

Ici, on ne croise presque plus d’Iroquois, car nous les Blancs, nous prenons toute la place en Ohio. Dans l’Ouest, de terribles guerres ont massacré les Indiens au siècle dernier mais il y a heureusement des survivants. Colorado Springs est connue pour ses sources très minéralisées et bienfaisantes, que que les Blancs ont ôtées aux Indiens. Même si je suis fière d’être Américaine, j’ai un malaise au sujet de la confiscation de leurs terres qui sont toute leur richesse. Après tout, nous sommes chez eux. Comme j’ai l’intention de faire partie d’un Cercle de Quilteuses à Colorado Springs, j’espère m’y faire aussi une amie cheyenne, fière et rebelle. Les Indiennes du Colorado font-elles du patchwork ? Ou restent-elles complètement séparées de notre vie citadine, parquées dans leur réserve ? Que de choses à découvrir, que de nouvelles personnes à rencontrer ! Oh il me tarde maintenant de partir vers l’Ouest ! Encore une semaine de préparatifs, de célébrations, d’adieux…

Quitter nos familles et nos amis est un crève-cœur. Malgré la crainte angoissante de ne plus jamais les revoir, oh comme un mustang, je piaffe d’impatience d’aller loin vers l’Ouest avec Dylan, vers cette nouvelle vie pleine de promesses, une vie d’Américains que nous sommes devenus. J’ai moins peur de tout, j’ai confiance en notre avenir et j’éprouve de la gratitude pour la vie. Dylan prendra avec lui son fiddle et ses outils ; moi aussi je partirai avec peu de choses, avec le quilt Pluie d’étoiles de l’Ohio fait pour notre mariage, et peut-être mon cher souvenir d’enfance, le vieux cwilt mité rouge et noir… Je n’ose le demander à Mère, mais peut-être devinera-t-elle mon envie ?

Gwen Lewis Jones,
une jeune Américaine pleine d’avenir

OH! Gwen (vous comprenez à présent pourquoi), top fait en novembre 2020, Katell

 

Y Cwilt

Certains livres pour enfants ont un charme qui vit longtemps en nous, comme une mélodie souvent fredonnée. C’est ce qui m’arrive avec ce livre :

Je regrette de ne pas pouvoir le lire en gallois, la version originale… J’ai bien sûr choisi la version anglaise :

C’est Valériane Leblond qui raconte l’histoire d’une petite Galloise au tournant du XXe siècle. La vie est simple et rude, mais la famille y vit depuis toujours, en symbiose avec la nature.

C’est l’automne en Pays de Galles, c’est ici que commence l’histoire de la fillette. (photo facebook Valériane Leblond)

L’hiver au coin du feu, le père sculpte des objets dans du vieux bois, la mère taille des bouts de flanelle de laine noire et rouge pour en faire un cwilt. Mais un hiver plus difficile rend la faim tenace et les parents décident de quitter leur pays, un seul ballot en main : le quilt rouge et noir… La petite fille découvre une ville, un port, un bateau, un long voyage en mer. Dans la chaleur du quilt, elle trouve la consolation du déchirement de l’émigration. 

Dans ce nouveau pays jamais cité, dans une nature différente mais généreuse, avec le travail acharné des parents, la famille crée son nouveau foyer, sa nouvelle vie, son nouveau chez-eux, avec le fameux quilt rouge et noir qui rappelle la vie d’avant…

Faire de ses rêves une réalité plus douce, c’est la réussite de cette famille.

La fillette observe et comprend à sa manière les changements dans leur vie, se rassure en voyant les hirondelles du printemps, symbole de la résilience. La finesse des dessins souligne la justesse de l’histoire, vécue par des millions de migrants quittant l’Europe pour une vie meilleure aux États-Unis.

La grande ville d’où part le bateau se reconnaît à sa skyline (sa ligne d’horizon), c’est Liverpool (photo Facebook Valériane Leblond).

Dans ce livre, au Pays de Galles comme en Amérique, le ciel et la mer ne sont jamais bleus, mais des mille nuances glaz qui sont comme la vie, changeantes.

Le quilt, fait de la flanelle noire des costumes du père, de la flanelle rouge des robes de la mère, est assemblé point par point avec amour, la mère décorant avec fantaisie au fil rouge la rigueur du patchwork. Cela rappelle l’intuition de plusieurs historiennes, pensant que les femmes Amish, à la fin du 19e siècle, se sont inspirées des quilts gallois lorsqu’elles ont décidé de remplacer leurs couettes par des quilts (lire aussi : De la couette au quilt et les autres articles sur les Amish).

Vous l’avez donc deviné, ce tout petit livre est un coup de cœur ! J’imagine que toute quilteuse américaine au sang gallois offrira ce livre à ses enfants ou petits-enfants pour Noël. 

Il est en vente pour environ 7 € en anglais ou en gallois. Il reste à savoir si, un jour, il sera publié en français… 

Pour passer l’année prochaine avec la poésie de Valériane, le calendrier 2021 est disponible dans sa boutique ETSY. Attention, il est en gallois !

L’auteure nous offre sa belle histoire, et elle a fait son chemin, sans y réfléchir une suite a pris forme en moi, tout en jouant avec mes tissus. Cette fillette galloise, je lui ai donné un prénom, Gwen, que porte mon aînée en second prénom et qui rappelle aux quilteuses la reine des quilts libérés, Gwen Marston. C’est en pensant à cette petite Gwen que j’ai fait, ces derniers jours, un top que je vous présenterai prochainement. Je vous raconterai comment, même en suivant un modèle, j’ai rêvé à la petite Gwen…

Pour garder le moral, jouons avec nos tissus, rêvons… et aimons la vie simple, riche des beautés de la nature,
Katell

Lumière d’automne (par une belle journée comme aujourd’hui) Valériane Leblond

 

 

 

Le Patchwork vient-il d’Alsace ?

J’aime beaucoup l’Alsace et surtout les Alsaciennes avec qui je me sens si bien ! Cependant, je vais jeter un pavé dans la mare aux idées reçues, qui concerne leur territoire. Mais les quilteuses de la région ne seront pas étonnées de ce qui suit !

La semaine dernière sur le forum France Patchwork, un sujet intéressant est lancé par Véronique Badin : y a-t-il des spécificités françaises actuellement dans le patchwork ?

La conversation se dirige vite vers les origines de l’art du patchwork. A ma stupéfaction, plusieurs personnes sont persuadées que le patchwork est né à Sainte-Marie-aux-Mines (Alsace) et qu’il a été exporté en Amérique par les Amish. Il faut dire que le Carrefour Européen du Patchwork avait, à ses origines, habilement communiqué sur le berceau des Amish… et entretenu une sorte de confusion, puisque chaque année, on peut y admirer des quilts amish. Si le mouvement Amish a bien été créé à SMM et les Amish y ont bien vécu avant leur départ vers l’Amérique, ils n’avaient pas alors de quilts avec eux…

Jamais cette théorie n’a été admise ni publiée. Les Amish ont, en masse, émigré avec toutes leurs affaires, dûment répertoriées, et ils n’avaient aucun quilt, mais des sacs de plume, à la manière allemande. C’était au début du 18e siècle, puis une autre vague au moment de la Révolution Française.

Ce n’est pas avant 1870, soit plus de 150 ans après leurs premières migrations, que les Amish se sont inspirés des English, comme ils nomment les autres Américains d’origine européenne, pour assembler leurs étoffes de laines teintes et créer le style de patchwork qu’on leur connaît bien. Leur inspiration première viendrait d’ailleurs en partie de quilts d’origine galloise, vus en Pennsylvanie, d’après plusieurs recherches sérieuses.

J’aime beaucoup les quilts gallois et amish. Y a-t-il une relation entre eux ou une simple coïncidence esthétique ?  Plusieurs livres ici photographiés ensemble abordent plus ou moins directement ce sujet… puis celui-ci acheté plus tard, traite principalement cette hypothèse :

La casseuse de rêves, c’est moi, mais la réalité est tout aussi belle, même si elle ôte l’illusion d’une origine française/alsacienne exclusive de notre art qui vient de la nuit des temps…

Je rappelle la citation de Barbara Brackman écrite dans BeeBook, sur les origines du patchwork américain :

 

Western Spirit 10 – Tombstone, trop coriace pour mourir

Une pluie torrentielle sur les cactus entre Sedona et Tucson nous donna le bon prétexte pour nous approcher à 50 km de la frontière mexicaine. Nous ne sommes pas allés n’importe où : Tombstone, ville au passé tumultueux.

En bas à droite de cette carte de l’Arizona : Tombstone

Tombstone en 1891, une ville majoritairement en bois qui flambera plusieurs fois. Sa population alla jusqu’à 14 000 habitants avec 110 saloons, mais cela ne dura que le temps de l’opulence de la mine, jusqu’à ce que les galeries ne tombent sur les nappes phréatiques en 1886. L’eau à pomper fit couler à pic l’exploitation de la mine… C’est le grand paradoxe de cette terre aride où le manque d’eau reste un grand problème alors que les sous-sols en regorgent.

Affiche anonyme photographiée dans le métro parisien et diffusée sur Facebook.

Tombstone poussa comme un champignon à partir de 1877 dès lors qu’Ed Schieffelin eut découvert de riches filons d’argent dans les monts environnants, entraînant une ruée vers l’argent. On est dans le county de Cochise, du nom de cet Apache longtemps pacifique, qui prit finalement le commandement des Indiens dans la région pour mener une longue guerre contre les envahisseurs. La paix fut signée en 1872, après 10 années sanglantes. La paix avec les Indiens ne veut pas dire que la vie y fut paisible ensuite ! C’était ici la ville de la détente et du défoulement, la ville des hors-la-loi et des prostituées, des brutes et des truands, des prisons et des pendaisons, des alcoolos et des joueurs, des saloons et des tables de poker, des French cancans et des spectacles de magie… (Re)lis les bandes dessinées Lucky Luke et Blueberry, tu es en plein dans l’ambiance. Dans ces deux albums, on est à Tombstone :

En français on ne se rend pas bien compte de l’originalité macabre du nom de la ville. Au prospecteur qui, dans les années 1870, cherchait dans la région des filons d’or ou d’argent, on lui dit : « Ici tu ne trouveras que le rocher pour faire ta tombe (tombstone), et rien d’autre ». Ed Schieffelin trouva non seulement de l’argent, mais fonda la ville en l’appelant ironiquement Tombstone, Pierre Tombale.

C’est pour toujours et à jamais la ville où se passèrent les 30 secondes de la fusillade la plus connue de l’Ouest le 26 octobre 1881, populaire sous le nom de « Règlement de compte à OK Corral« , le film de 1957 qui la rendit inoubliable, avec Burt Lancaster (Wyatt Earp) et Kirk Douglas (Doc Holliday), héros sublimés par Hollywood.

De nombreux autres films et livres racontent cette histoire de bons et de méchants, avec comme vedettes les frères Virgil, Morgan et Wyatt Earp et Doc Holliday, les bons, contre des cow-boys vaguement voleurs, les frères McLaury, les frères Clanton et Billy Clairborne. Cette fusillade est rejouée chaque jour pour les touristes dans les lieux-mêmes, d’abord dans une cour puis dans la rue adjacente. L’histoire réelle entre ces hommes reste encore, à vrai dire, un peu confuse.

Après l’abandon de la mine, cette ville refusa de devenir ville-fantôme et de mourir comme tant d’autres. Too tough to die, trop coriace pour mourir, telle est sa devise, magistralement aidée par cette histoire montée en épingle par Hollywood !

Je dois dire que j’ai un faible pour le film Wyatt Earp (1994), campé par Kevin Costner, alors au sommet de sa gloire :

Un film long, trop long pour la plupart (3h10) mais je me souviens, il y a 20 ans, d’un après-midi de vacances au coin de la cheminée à vivre intensément cette histoire,  le Père Noël ayant apporté le DVD… Aux prochaines vacances on recommence !!

La vraie histoire de Wyatt est singulière jusqu’au bout : il vécut jusqu’à 80 ans en 1929, marié à une actrice, gagnant sa vie en jouant au poker et en faisant des affaires immobilières. A Hollywood il rencontra de jeunes acteurs parmi lesquels John Wayne, l’incarnation même du cow-boy !

Il faisait encore bien gris lorsque nous arrivâmes à Tombstone…

Et maintenant, est-ce intéressant d’aller à Tombstone ? Pour nous, mille fois oui !

Le lendemain sous le soleil, c’était tellement mieux !

Nous sommes arrivés dans l’après-midi, la pluie venait de cesser et la ville était quasiment vide, ce qui fera rêver ceux qui l’ont visitée au milieu de hordes de touristes (400 000 visiteurs par an). Les bâtiments ont été entretenus ou remontés à l’identique, style western, mais jamais sans doute n’ont-ils été aussi beaux, fraîchement peints, propres…

Tout nous renvoie aux Westerns : les trottoirs de bois, la rue en terre battue et gravillons, les habitants souvent en costume XIXe, les saloons au personnel qui surjoue comme si la caméra tournait, le cimetière rénové où l’on peut lire de sacrées épitaphes :

Les morts de la fusillade d’OK Corral

Ici repose George Johnson, pendu par erreur en 1882. Il avait raison, nous avions tort, mais nous l’avons pendu haut et court et maintenant il est mort (celle-ci est, paraît-il, faite pour les touristes…Grrr…)

Lynché…

Tué par un Indien Chinagan…

(photos de tombes d’ici)

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Les boutiques sont sympathiques, mais c’est bien trop souvent un bric-à-brac de friperies et de trucs made in Asia avec trop peu de jolis vêtements ou objets authentiques. Pour cela, il vaut bien mieux aller à Durango et Silverton.

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Dans cette ville on ne mâche pas ses mots, les habitants sont coriaces, c’est leur devise ! Mais ils ont l’élégance de le dire sur des pancartes, et non tagués n’importe où… (les politiciens doivent racler la merde de leurs bottes avant d’entrer)

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La rue principale à la tombée de la nuit avec à gauche le mythique Bird Cage Theater, haut lieu de distractions, de spectacles et de jeux de poker du temps de l’exploitation de la mine. C’est à présent un musée pittoresque.

Il y a un coin complètement reconstitué pour amuser la galerie et forcer le folklore, ce n’est pas ce que je préfère, même si j’ai aimé y jeter un œil :

Faute de touristes ces jours-là, c’était fermé, même le gardien s’ennuyait à mourir.

Mais moi je ne me suis pas ennuyée une seconde, il y avait même une exposition d’artistes locaux, parmi lesquels des quilteuses !

Certains quilts étaient en vente, le prix est affiché :

Et celui-ci était le premier lot de la tombola :

Tous ces quilts sont très bien faits, tous les grands ouvrages sont quiltés à la long arm, mais ici il n’y a pas d’extravagance moderne 😦 Cette galerie est presque en face du lieu où se rejoue au moins 3 fois par jour la scène d’OK Corral… sauf quand il n’y a personne :

Vois-tu le panneau OK Corral sur la gauche ?

Derrière ce portail il y a la cour qui était un corral (enclos pour les chevaux). La fusillade commence à l’intérieur et se termine dans l’autre rue parallèle. Bien sûr il faut payer pour voir l’intérieur…

Cette ville a de beaux musées retraçant l’histoire de la ville, une maison avec le plus gros rosier du monde (à partir d’une bouture venant d’Ecosse) et beaucoup d’autres surprises plus ou moins authentiques, on fait la part des choses…

Le rosier est en fleurs en juin et couvre plus de 800 m2 ! (vidéo de 2.51 mn)

Plus court (25 secondes ) : floraison de 2016

Nous avons passé de très chaleureux moments dans un saloon aux fenêtres en vitraux, le soir puis le lendemain au petit déjeuner :

C’est ici que le soir, une joyeuse famille Amish m’a sensibilisée à l’esprit de Thanksgiving au quotidien. La famille aux cinq enfants dînait comme nous dans cet établissement historique, à la table d’à côté. Nous n’avons échangé que quelques sourires, pourtant l’envie ne me manquait pas d’engager la conversation ! Combien de fois me suis-je reproché ma timidité pendant ce voyage… Le père portait une longue barbe mais était habillé comme n’importe quel Américain, tout comme les fils. Les jeunes filles en revanche portaient la même jupe longue visiblement « cousue maison » dans un tissu gris et leur mère avait une robe de la même étoffe et cachait ses cheveux sous une coiffe. Ils étaient visiblement heureux d’être à Tombstone, les discussions à leur table se faisaient dans leur dialecte germanique mais leur anglais était parfait.

Après ces dix étapes chaque mardi, je prends une pause pour mieux revenir en début d’année 2019 avec d’autres épisodes Western Spirit ! J’ai encore des choses à te raconter…

Until later,
Katell

Apprendre à quilter comme une Amish

Apprendre à quilter comme une Amish qui tend son sandwich entre deux tasseaux sur des tréteaux, savoir faire des petits points réguliers, pouvoir quilter dans tous les sens sur un métier fixe : c’est tout ce que Marie-Claude vous propose à Larroque-Toirac (dans le Lot, tout près du nord-ouest de l’Aveyron).

 Alexia Rosfelder, ancienne élève de Esther Miller, vous enseignera cet art et savoir-faire. Ce stage est sur 2 jours, les 23 et 24 octobre 2018.

Pour avoir suivi cet enseignement avec Patricia Valentini, je peux dire que c’est un apprentissage « pour la vie », il y a un avant et un après, votre savoir-faire s’améliorera considérablement. Si vous aimez quilter, n’hésitez pas à vous renseigner ici : Inscription Quilting Main

Marie-Claude répondra à vos questions :
marie-claude.serresarobasewanadoo.fr

Unforgettable

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Unforgettable, inoubliable, c’est le nom donné à l’exposition cuvée 2016 de quilts historiques au Welsh Quilt Center (le Centre des Quilts Gallois) créé et toujours dirigé par Jen Jones. Cette exposition est à voir à Lampeter du 5 mars au 5 novembre, du mardi au samedi (11 h – 16 h 30 sauf jours fériés).

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Pour mémoire : le Pays de Galles (Wales) est une partie du Royaume-Uni, ici avec un dessin de dame au chapeau haut. Ce territoire conserve beaucoup de particularités celtiques, comme sa langue gaélique encore vivace de nos jours. Lampeter est du côté du S de Wales !

D’inoubliables quilts anciens gallois, souvent récupérés au fin fond des granges et des étables, sont exposés et montrent des couvertures finement matelassées.

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Le quilting très complexe, fort décoratif qui ne suit pas les dessins faits par le patchwork sont typiques de cette terre celtique. (photo)

Je ne peux m’empêcher de me rappeler que plusieurs spécialistes, parmi lesquels Jen Jones, soupçonnent que ce sont ces quilts gallois qui inspirèrent le style Amish… J’avais déjà évoqué ces fortes présomptions ici et mon amour des quilts gallois par là.

Parfois parfaitement piécés, souvent de guingois comme tant de quilts anciens, ils sont tous quiltés étroitement pour contenir le remplissage fait de chutes de laine : nous sommes dans un pays riche en moutons et on utilise ce qu’on a sous la main !

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Peinture de Valériane Leblond qui évoque la proximité des moutons et des quilts au Pays de Galles. Comme à l’accoutumée, Valériane a peint un quilt de la collection de Jen Jones ! Valériane fut la première artiste à exposer temporairement cette année, d’autres se succèdent tout au long de l’été.

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Paysage automnal aux moutons, Valériane Leblond

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L’heure de la tonte, Valériane Leblond.

Les tableaux disponibles de Valériane Leblond se trouvent dans sa galerie.

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Richesse des scrap-quilts… Il arrive que ces quilts soient assemblés à la machine à coudre, mais ils sont toujours quiltés à la main (photo)

Cette exposition inoubliable fait le lien du savoir-faire gallois en matière textile, montrant également une collection de costumes anciens, souvent faits des mêmes tissus que les quilts, ainsi que des chapeaux, marque distinctive de la femme galloise du XIXe siècle.

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Documents montrant des femmes du Pays de Galles avec leur chapeau si caractéristique.

_41786128_welshhat3.203Pourquoi ces chapeaux ? Le spécialiste Michael Freeman convient que son origine reste quelque peu mystérieuse. Ce chapeau de feutre faisait partie des vêtements de sortie ou du dimanche et sa forme était peut-être copiée des chapeaux hauts portés par les cavalières fortunées, mais pourquoi ?… Il n’en reste pas moins que le chapeau gallois féminin reste très populaire dans les mémoires, symbole de fierté et d’appartenance au pays. Sa production est limitée dans le temps, apparemment des années 1830 aux années 1880. Ensuite, le port du chapeau s’est limité à des manifestations exceptionnelles et ils étaient donc précieusement conservés.

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Les jupes, les tabliers, les châles à carreaux ou à rayures, couronnés du fameux chapeau, constituent le costume traditionnel du XIXe siècle du Pays de Galles. (photo)

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Femmes filant la laine et prenant le thé

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Les sœurs Modryb en 1872 (Martha, Nelly et Gwenno). Nous notons la présence d’un bonnet blanc sous le chapeau.

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Nous voyons bien ici l’association des rayures, des carreaux, des imprimés fleuris… base de quilts à venir !

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Photo du site Welsh Quilt Center

Des stages, ainsi que des œuvres d’artistes contemporains complètent cette exposition inoubliable :

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Bedtime Blues, détail, Wendy Greene, une exposante parmi beaucoup d’autres !

Le Challenge Jen Jones 2016 : faire un quilt inspiré d’un de ceux de la collection de Jen Jones… C’est faire un peu comme Valériane Leblond, prolonger la beauté des quilts créés naguère en leur donnant une autre vie ! Tout renseignement complémentaire par ici . Vous serez peut-être tenté(e), à votre tour, de faire un quilt inoubliable…

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NB : Susan Briscoe a récemment visité cette exposition, voyez son beau reportage par ici !

Amazing Amish Grace

Même si vous n’avez jamais mis les pieds dans un temple ou une église, vous connaissez certainement ce chant religieux, Amazing Grace. Il fut même chanté a capella par le Président Obama en hommage aux victimes de la fusillade survenue voilà 7 mois à Charleston (Caroline du Sud), dans une église. Le tueur voulait démontrer la suprématie blanche, il a donc tué 9 personnes noires. Tel est notre monde, avec un certain nombre d’éléments bien foireux. Nous en avons malheureusement bien trop d’exemples récents.

La mélodie est prenante, gracieuse, et en voici le texte traduit :

Grâce étonnante, au son si doux,
Qui sauva le misérable que j’étais ;
J’étais perdu mais je suis retrouvé,
J’étais aveugle, maintenant je vois.
C’est la grâce qui m’a enseigné la crainte,
Et la grâce a soulagé mes craintes.
Combien précieuse cette grâce m’est apparue
À l’heure où pour la première fois j’ai cru.
De nombreux dangers, filets et pièges
J’ai déjà traversés.
C’est la grâce qui m’a protégé jusqu’ici,
Et la grâce me mènera à bon port.
Le Seigneur m’a fait une promesse,
Sa parole affermit mon espoir;
Il sera mon bouclier et mon partage,
Tant que durera ma vie.
Oui, quand cette chair et ce cœur auront péri
Et que la vie mortelle aura cessé,
Je posséderai, dans l’au-delà,
Une vie de joie et de paix.
La Terre fondra bientôt comme de la neige,
Le Soleil cessera de briller,
Mais Dieu, qui m’a appelé ici-bas,
Sera toujours avec moi.

Ce chant a une belle histoire, à l’américaine. Il était une fois, au milieu du 18e siècle, un capitaine britannique de navire négrier, paillard et débauché. Après avoir survécu à une terrible tempête en mer il a reçu la grâce, s’est converti, est devenu prêtre anglican et militant contre l’esclavage ! John Newton écrivit ce texte plein de références au Nouveau Testament en 1760, mais la mélodie que nous connaissons, écrite en 1835 par William Walker, provient du mélange de plusieurs chants anglo-celtiques.

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Ce bijou est devenu à part entière un trésor du patrimoine culturel américain populaire, chanté avec ferveur bien au-delà de considérations religieuses. Les peuples celtiques le revendiquent toujours, les Noirs américains le chantent en gospel, c’est un monument musical apprécié de tous. A chaque mouvement racial, à chaque revendication pacifique, quelqu’un lance cet hymne au rassemblement pour la paix et l’espoir malgré les épreuves. Il est joué, chanté 10 millions de fois… par an !

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Amish Grace, tel est le nom de ce quilt présenté par Simply Moderne (n° 3). Je n’ai pas pu m’empêcher de rapprocher ce titre de celui du chant ! Amish par l’utilisation d’unis denses, gracieux par son élégance, il attire l’œil avec ses tons chauds réconfortants. Contrairement à ce que j’imaginais, les quarts de rond ne sont pas piécés comme pour un Chemin de l’Ivrogne, mais appliqués. Toutes les explications sont dans le magazine, mais si vous souhaitez un coup de pouce pour le réaliser, rejoignez mes copines Béa et Cécile ! Elles vont commencer ce quilt en février et proposent de le faire en « quilt along » (quiltons ensemble), avec des rendez-vous à chaque étape. Excellente initiative !

Béa : Une Aiguille dans une Botte de foin
Cécile : Patchwork Inspirations

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Photo montrant un détail du quilt avec d’autres nuances de couleurs : est-ce le même, ou son frère ?

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Amish Grace, c’est aussi un film reprenant un terrible fait divers… Encore une tuerie sur fond d’intolérance de la différence.

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Mieux comprendre l’esprit Amish…

A la suite de l’article précédent sur les blocs d’humilité, le journaliste-conférencier Jacques Légeret m’a adressé la photo d’un quilt qu’il aime particulièrement :

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Quilt cousu par Rachel Stoltzfus dans les années 1990.

Voici ce qu’en dit Jacques Légeret :

Rachel, que j’ai bien connue ( de plus c’était une excellente cuisinière….), éclatait de rire quand on lui demandait si elle faisait des erreurs “on purpose” et nous montrait simplement le tas de petits bouts de tissus dans lequel elle puisait. On voit bien notamment que les verts sont de tonalités différentes, etc, ce qui justifie l’appellation “d’art de la récupération” ou mieux “d’art de l’économie”.

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Tableau naïf, image idyllique de l’Amish Way-of-life… Artiste : Judy Wickersham Schauermann

On croit souvent « connaître » les Amish quand on fait du patchwork ou du point de croix. Une vie bien calme, ordonnée, bucolique, simple et heureuse : beaucoup de folklore est suggéré, mais ce n’est que l’écume des choses… 

logo-patchworkCette année, on célèbre les 20 ans du Carrefour Européen du Patchwork à Sainte-Marie-aux-Mines et dans tout le Val d’Argent. Vous êtes nombreux à savoir que le lieu fut initialement choisi car il est le berceau du mouvement Amish, branche dissidente de l’Eglise réformée.
L’histoire du Carrefour Européen du Patchwork est intimement liée aux Amish puisque c’est à la suite des célébrations de la naissance de ce mouvement à Sainte-Marie-aux-Mines (300 ans en 1993) que naquit l’idée d’une manifestation artistique annuelle autour du patchwork : l’Association Française d’Histoire Anabaptiste et Mennonite avait invité le collectionneur suisse Jacques Légeret à exposer des quilts amish qui firent sensation… Cette année donc, nous aurons droit à la 21e exposition de quilts amish pour les 20 ans du Carrefour !

On sait que beaucoup d’Amish partirent vers le Nouveau Monde à partir du début du XVIIIe siècle afin de trouver un lieu de tolérance… Vous pouvez trouver un historique précis en français dans ces livres :

énigme amish
Edition Labor et Fides – 2000
amish legeret
Edisud – 2005

 

Croyez-moi, ces livres sont vraiment passionnants ! Celui de gauche, l’énigme amish, est une analyse fine, très complète du mouvement amish et de ces gens qui veulent vivre en accord complet avec leurs convictions. De nombreux sujets sont abordés avec beaucoup d’empathie mais aussi suffisamment de recul. Très sensible notamment est le thème de la place de la femme amish. Le féminisme n’est pas passé par là dans cette société restée patriarcale, mais c’est aussi un choix de vie… L’Ordnung, les règles qui régissent l’organisation de leur société, est certes rigide, mais c’est un cadre qui les rassure.
Le livre de droite, Les Amish et leurs quilts, nous offre, outre un texte tout aussi intéressant, de sublimes photos de quilts amish…
On peut encore se procurer ces livres, ainsi que le premier édité : « Quilts amish », Catherine & Jacques Légeret, éditions Labor et Fides – 2001. A commander en librairie ou sur votre site préféré…

Actuellement, le mouvement amish se porte très bien, trop bien même ai-je presque envie de dire ! Après une désaffection des jeunes pendant de nombreuses années, les adolescents, au moment de leur choix de vie, décident majoritairement de devenir amish. Notre vie occidentale étant devenue bien rude, individualiste et violente, elle n’attire plus ces jeunes, élevés avec de toutes autres valeurs… Cependant, il devient difficile pour chacun de s’installer en tant que fermier avec suffisamment de champs pour faire vivre sa famille, le prix des terres agricoles est élevé et le patrimoine familial ne suffit pas pour 3, 4 ou 5 fils…

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Lone Star. Laine et batiste de laine. Lancaster County, Pennsylvanie. 214 cm x 237 cm Confectionné en 1990 par Katie Esh, alors âgée de 79 ans et dont ce fut le dernier quilt.

Si les quilts amish vous paraissent trop sombres, c’est que vous n’avez vraisemblablement pas eu l’occasion d’en voir « des vrais », je veux dire que les plus traditionnels sont faits de tissus en laine qui s’imprègnent intimement de la teinture et restituent des couleurs extraordinairement denses et vibrantes… Ne nous fions donc pas aux photos ! Alors si vous avez la chance d’aller à Sainte-Marie-aux-Mines le mois prochain, vous pourrez admirer une grande sélection de quilts amish de la collection de Jacques Légeret sur le thème » Zigzag en pays amish »  et assister à sa conférence :

« Les Amish : une société à part, des quilts à part » – Conférence samedi 20 septembre 2014 à 11 h 30
Conférence en français – Théâtre de Sainte-Marie-aux-Mines, 1er étage – 8,50€

Pour ma part, je ne manquerai pas ce rendez-vous !

Au Carrefour Européen du Patchwork, nous aurons aussi cette année deux conférences ayant pour thème l’éducation des enfants amish :

* »Grandir dans la Lumière : la spiritualité de l’école amish » – Conférence de François Caudwell (AFHAM) le 19 septembre à 14 h 30
Conférence en français – Théâtre de Sainte-Marie-aux-Mines, 1er étage – 8,50€

 * »Plain teaching, les outils pédagogiques dans l’école amish » – Conférence Alex Neff  le 20 septembre 2014 à 14 h 30
Conférence en français et anglais – Théâtre de Sainte-Marie-aux-Mines, 1er étage – 8,50€

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Reconstitution d’une salle de classe amish – Photo de l’Association Française d’Histoire Anabaptiste et Mennonite (AFHAM)

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Vous ne pouvez vous rendre en Alsace en septembre ? Quel dommage ! Sachez que Jacques Légeret peut se déplacer partout en France pour assurer des conférences et expositions, contactez-le ici !

Une excellente nouvelle pour le sud-ouest :  du 7 au 11 novembre, expo-conférence de Jacques Légeret au Centre des expositions et Congrès de Bordeaux !

Merci Jacques pour votre confiance et votre sens du partage !

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